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🕰️ Histoires de Boucles Temporelles & Destin: L'auteur, le Bureau Vide et la Page Blanche

Date

12 Mars 2025

Genre

Histoires de Boucles Temporelles & Destin

Description

L'Auteur, le Bureau Vide et la Page Blanche est un conte sur la solitude et le désespoir de l'écrivain. Ici, la page blanche ne symbolise pas le manque d'inspiration, mais l'absence de lecteur. L’auteure, riche d’idées et de mots, lutte contre le vide laissé par ceux qui ne liront jamais ses écrits. Un cri silencieux d’existence, face à l’indifférence du monde.

L'auteur, le Bureau Vide et la Page Blanche

L’endroit était éphémère. On lui avait prêté un bureau pour une demi-journée, à peine quelques heures pour tenter de donner naissance à ce livre qu’elle avait porté toute la nuit dans ses pensées.

Elle se trouvait là, enfermée entre trois murs d’un blanc aveuglant et une baie vitrée qui ouvrait sur un monde indifférent. Face à elle, une succession infinie de bureaux vides, tous identiques, désertés comme si personne n’avait jamais osé y déposer leurs rêves ou leurs peines.

On l’avait reléguée tout au fond du bâtiment, loin des autres, loin du bruit, loin de la vie. Cette aile abandonnée du grand complexe de bureaux semblait à l’image de ce qu’elle ressentait : oubliée, mise à l’écart, comme une page qu’on n’a jamais voulu lire. Aucun murmure, si ce n’est celui, grinçant et continu, du grésillement électrique des ampoules au-dessus d’elle. Pas de machine à café pour adoucir l’amertume de la solitude. Pas un regard complice pour lui rappeler qu’elle existait encore aux yeux du monde.

Mais elle n’en avait guère besoin. Depuis l’enfance, la solitude était devenue une compagne fidèle, presque rassurante. Comme une plante oubliée dans un coin d’ombre, elle s’était nourrie seule, s’abreuvant de livres, de savoirs et d’arts contemplés au fil des années. Une force fragile, invisible aux autres.

Elle remuait parfois, juste assez pour que la lumière automatisée se rallume, comme pour affirmer en silence : "Je suis là, moi aussi." Assise derrière son écran, elle écrivait sans relâche, les idées se bousculant, débordantes. La page blanche, ce n’était pas le manque d’inspiration mais l’absence du lecteur. Cette page, emplie de ses mots, attendait une présence, un regard pour lui donner vie. Car le doute qui la rongeait n’était pas celui d’écrire, mais celui d’être lue : Et si personne ne posait les yeux sur ces mots ? Et si ce qu’elle offrait au monde restait à jamais sans écho ?

Pourtant, elle écrivait. Poussée par une nécessité plus grande qu’elle. Ses doigts couraient sur le clavier, tentant de donner forme à ces pensées qui tournoyaient sans fin dans son esprit. Elle écrivait pour les autres, pour ceux qui, comme elle, avaient connu l’isolement, pour ceux qu’on ignore derrière des façades lisses et souriantes. Elle écrivait pour exister, pour laisser une trace.

Au fil des heures, elle remplissait les pages, une centaine peut-être. Mais plus les mots s’alignaient, plus la question grandissait en elle : À quoi bon ? Ces mots, ces pages, méritent-ils vraiment d’être lus ? Peut-on tendre la main à un monde qui détourne les yeux ?

La page blanche, ce miroir cruel de ses propres doutes, restait là, même remplie, à la défier. Car ce n’était pas l’absence d’idées qui la tourmentait, mais l’absence de lecteurs. Autour d’elle, tant de pages écrites, tant d’ouvrages, de pensées, de récits jamais lus, jamais entendus, jamais regardés. La page blanche, c’était le vide laissé par ceux qui ne viendraient jamais lire ses mots. Et elle, courbée sous le poids invisible de ses rêves, continuait d’écrire, consciente que ce combat contre le vide était aussi celui de tout créateur, de tout cœur abîmé par la pauvreté et l’échec.

Et lorsque la lumière s’éteignit une dernière fois, ne réagissant plus à ses gestes lents, une angoisse sourde monta en elle. Les néons blancs au plafond se mirent soudain à trembler, tressaillant comme dans un film d’horreur, projetant sur les murs nus des ombres saccadées. Le bureau vide, illuminé par ces éclats blafards, semblait se refermer sur elle, avaler les dernières traces de sa présence. Le moment de partir, de laisser ce bureau vide derrière elle, lui serra la gorge. Elle regarda ses pages, noircies d'idées, de doutes, de fragments d'âme. Un frisson glacé remonta le long de sa colonne. L'idée lui traversa l'esprit, brutale : et si elle brûlait tout ? Si ces pages de douleur et d’espoir, condamnées à rester muettes, n’avaient jamais existé ? Car ce qui la terrifiait plus que tout, ce n’était pas de mal écrire, mais que personne jamais ne les lise, que personne n'entende sa voix. Le silence autour d’elle lui répondit, pesant, terrible. Pourtant, elle rangea doucement ses écrits, les serrant contre elle, comme on serre un dernier souffle, et quitta la pièce, laissant derrière elle le bureau nu, hanté de ses mots.

Peut-être que ces pages seraient lues. Peut-être pas. Mais elles portaient son empreinte. Celle d'une femme qui, face à la page blanche, avait choisi d'écrire malgré tout.

Histoires de Boucles Temporelles & Destin: L'auteur, le Bureau Vide et la Page Blanche par Aude Volny-Anne

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