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Démonites : Le Trône aux yeux fermés

Date

30 octobre 2018

Genre

Anges & Démonites de Aude Volny-Anne
2024 - 2025

Description

Démonites : Le Trône aux yeux fermés" explore la douleur d’une femme qui, chaque fois qu’elle aime, voit l’homme qu’elle a choisi devenir prisonnier des autres. Assis sur le trône qu’elle lui a offert, les yeux fermés par orgueil, il se laisse enchaîner, croyant pouvoir s’en sortir seul. Et elle, impuissante, retenue, regarde la scène se répéter, jusqu’à ce qu’elle parte, en silence.

Démonites : Le Trône aux yeux fermés

Chaque fois qu'elle aime, le monde se transforme en farce cruelle.
Chaque fois qu’elle aime, il est trop tard.

Dans la grande salle aux murs d’ombres, au centre, il est là, assis sur un trône lourd comme la douleur. Un trône taillé dans la pierre froide, aux arêtes tranchantes, couvert de chaînes épaisses. Et lui, l’homme qu’elle aime, est prisonnier.
Pas libre.
Pas maître.

Il a les yeux fermés, trop fatigué pour lutter, trop las pour voir.
Ses mains sont nouées de chaînes. Ses bras, ses jambes, son cou, jusqu'à ses paupières tombantes.
Et autour de lui, rampantes, nues, à demi allongées à ses pieds, les femmes tiennent les chaînes. Elles les tirent à peine, mais assez pour qu’il ne bouge pas.
Elles rient en silence, elles sourient de biais, fausse tendresse sur les lèvres. Elles sont là, pas pour lui, mais contre elle.

Car chaque fois qu’elle aime, elles viennent.
Elles viennent le saisir, l’enlacer de fer, l’enrouler de chaînes, pour qu’il ne regarde qu’elles, pour qu’il ne voie pas celle qui l’aime en vérité.
Le trône pèse, écrase son dos fatigué, ses épaules tombantes, sa tête penchée. Il est roi d’un royaume éphémère, roi sans règne, sans parole. Prisonnier d’un désir temporaire qu'il fait sien.
Et c’est ça, sa démonite à elle.
Aimer.
Aimer et voir l’homme qu’elle aime enchaîné par d’autres.
Aimer, et rester debout, seule, face à ce trône absurde auquel elle n'a jamais accès.

Un trône d’amour, certes.
Mais chaque fois qu’elle aime, la boucle recommence.
Elle le place sur ce trône, et à peine assis, elles arrivent.
Les femmes.
Nues, belles, serpentines.
Elles rampent, elles viennent se coller, poser leurs chaînes sur lui, nouer ses poignets, ses chevilles, l’attacher au col, à la gorge, aux yeux.
Elles font semblant de l’aimer, lui offre les mêmes choses temporairement sous une montagne d'artifices.
Vite consommé.
Et lui... lui, il ferme les yeux.
Mais dans ce sommeil, ce n’est pas la paix. C’est la fuite.

Et quand elle veut courir pour arracher les chaînes, toujours, deux hommes surgissent derrière elle.
Ils la tiennent fort, ils l’empêchent de briser la scène, de briser la boucle.
Ils lui murmurent : "Tu ne peux rien. C’est ainsi. Regarde."
Alors elle regarde.
Toujours.
Sans jamais pouvoir tendre la main.
Et personne n'entends son cri,
Celui de son âme.

Et lui, l’homme sur le trône, il ne voit pas.
Ou plutôt, il refuse de voir.
Dans son orgueil, il pense être différent des autres.
Il croit pouvoir se lever tout seul.
Il croit pouvoir se libérer sans elle.
Il croit que ces femmes qui le caressent, qui le mordent, qui l’enchaînent, c’est lui qui les a choisies.
Et quand elle, celle qui l'aime, la seule vraie, voudrait lui crier : "Tu n’es pas libre. Elles t’attachent. Tu ne vois pas !",
Lui, il murmure, les yeux fermés :
"Je peux m’en sortir. Je sais ce que je fais."

Mais elle voit que ses yeux sont fermés si fort qu’il n’arrive même plus à les ouvrir.
Elle voit son regard enfermé derrière ses paupières closes, incapable de croiser le sien.
Elle voit qu’il ne bougera pas, tant qu’elle l’aimera encore.
Parce que, tant qu’elle l’aime, la scène se joue.
Tant qu’elle l’aime, il reste assis sur ce trône, croyant encore pouvoir se lever, sans savoir que ses chaînes sont faites de sa propre fierté.

Alors elle reste là, debout, tenue par les deux hommes, le regard rivé sur lui, en silence.
Elle attend.
Elle espère, une dernière fois.

Mais quand le poids devient trop lourd, quand ses bras tombe de fatigue,

Ensanglanté par le vide d'une main tendue et du silence,
elle part.
En silence.
Toujours en silence.

Et à peine elle s’en va, la salle se vide.
Les femmes se détachent, s’évaporent, car elles n’étaient là que pour l’amour qu’elle lui portait.
Leurs jeux,
Et lui reste là, seul, sur le trône vide de sens.
Enfin libre, il se lève, mais libre trop tard.

Car la démonite, revient :
Chaque fois qu’elle l'aime, il ne la voit pas.
Chaque fois qu’elle l'aime, il croit pouvoir s’en sortir sans elle.
Chaque fois qu’elle l'aime, elle se brise en silence.
Et quand elle ne l’aime plus, il ouvre enfin les yeux.
Mais elle n’est déjà plus là.

Démonites : Le Trône aux yeux fermés par Aude Volny-Anne explore la douleur d’une femme qui, chaque fois qu’elle aime, voit l’homme qu’elle a choisi devenir prisonnier des autres. Assis sur le trône qu’elle lui a offert, les yeux fermés par orgueil, il se laisse enchaîner, croyant pouvoir s’en sortir seul. Et elle, impuissante, retenue, regarde la scène se répéter, jusqu’à ce qu’elle parte, en silence.
À chaque amour, le même supplice : un homme assis sur le trône de son amour, les yeux fermés, enchaîné par d'autres, pendant qu’elle reste debout, empêchée de le sauver.

Aude Volny-Anne, Auteur: Между словами и воспоминаниями — пространство без границ

Auteur martiniquaise, Art fusion Caraïbe-Russie. Son art: danse, musique, écriture, créatrice de vidéos.

De l'écriture à la Musique.

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