Démonites : Mon doux café.

19 Mars 2025

Anges & Démonites de Aude Volny-Anne
2024 - 2025

Démonite : Mon doux Café.
Le matin s’étire lentement.
Il est debout devant la fenêtre, la tasse chaude entre ses doigts, regard perdu dans l’aube naissante.
Derrière lui, le lit défait, les draps glissant encore sur le matelas, empreints d’une chaleur qui s’efface.
L’air est chargé d’une présence insaisissable.
Quelque chose flotte dans la pièce, un souffle imperceptible, un murmure oublié entre la nuit et le jour.

L’aube effleure l'éveil.
Lentement, une lumière pâle s’étire sur la ville encore engourdie, laissant les toits blanchis par la nuit absorber les premières nuances du jour. La chambre baigne dans cette clarté naissante, un équilibre fragile entre le froid de la nuit et la chaleur du lit qu’ils partagent encore.

Les draps glissent sur sa peau, comme un souffle. Elle sent le poids de la nuit s’évaporer sous la douceur du tissu qui la quitte, le frisson du matin remontant le long de ses jambes nues. Ses pieds, froids comme la neige d’un hiver oublié, cherchent instinctivement la chaleur, et c’est contre lui qu’ils la trouvent.

Ils ne disent rien.

Lentement, il se redresse, sa main effleurant la table de chevet. Le doux cliquetis de la machine à café brise le silence. Dans la pénombre dorée du matin, elle leur sert cette première tasse, celle qui marque le début du jour, la rupture avec la nuit.

Il se lève, la tasse encore chaude entre ses doigts, et avance vers la fenêtre. Un simple geste, une habitude presque mécanique, mais dans l’éclat doré de l’aube, il devient autre chose : un homme face au jour, face à l’instant.

Elle le regarde.
Sa silhouette nue, sculptée par l’ombre mouvante du matin, se découpe contre le verre froid. Il ne bouge pas, il observe, la ville, le temps, la vie.

Elle se lève aussi et s’approche, glisse derrière lui, et sans un mot, elle passe ses bras autour de son torse nu, le serrant doucement contre elle. Son souffle se fond à la chaleur de sa peau.
Ses pieds froids se posent contre les siens.
Son cœur bat lentement, en rythme avec le sien.

L’instant est suspendu.

Lui, toujours face à la fenêtre, garde les yeux sur le ciel. Mais elle ne regarde pas la ville.
Elle se blotti contre lui à la beauté du soleil levant.
Bonjour Moscou.