🌙 Contes Nocturnes & Poétiques: Le Domovoï et la Jeune Fille

09 Mars 2025

Contes Nocturnes & Poétiques

Le Domovoï et la Jeune Fille est une histoire mêlant mystère et tendresse autour d’un esprit protecteur du foyer issu des traditions russes. Invisible mais toujours présent, le Domovoï veille sur une jeune fille au quotidien. Un jour, alors qu’elle s’apprête à verser une crème douteuse dans son bortch, une voix surgit de nulle part, l’avertissant d’un danger. Surprise mais amusée, elle comprend que l’esprit veille sur elle, renforçant un lien invisible et protecteur entre eux. Un conte où folklore et douceur s’entrelacent.

Depuis sa naissance, il veillait sur elle. Toujours là, tapi dans l’ombre, invisible mais attentif, le Domovoï parcourait silencieusement la maison, veillant à ce que tout tourne rond. Protecteur des foyers, esprit ancien niché dans les recoins, il était une présence familière, bienveillante… mais parfois sévère.

Elle, la jeune fille, connaissait ces histoires de grand-mère sur le Domovoï. Ces petites ombres domestiques qui protègent, préviennent, grondent quand la maison est en désordre ou que l’on oublie de leur laisser un peu de lait en offrande. Mais elle n’y pensait pas vraiment. Jusqu’à ce soir-là.

Affamée, elle prépara son déjeuner : un grand bol de bortch fumant. Pour le parfaire, elle ouvrit un pot de crème. Quelque chose l’intrigua. Un liquide étrange flottait à la surface, mais aucune odeur ne s’en dégageait. Périmée ? Peut-être pas. Son ventre gargouillait. Elle était sur le point de la verser.

C’est alors qu’une voix sourde, profonde, venue de nulle part résonna dans la pièce.

— Tu as le bonjour d’Azov.

La jeune fille était surprise. Un coup sec résonna dans l’air, juste devant elle, comme si une force invisible venait de frapper. Elle cligna des yeux, intriguée, et sans vraiment y penser, elle lâcha le pot de crème, le regardant tomber et s’écraser au sol.

Elle éclata de rire, un éclat franc et spontané qui résonna dans la pièce. Il n’y avait qu’une seule personne qu’elle connaissait à Azov. Un garçon qu’elle aimait.

— Sérieusement?

Elle ramassa la crème répandue et secoua la tête, un sourire amusé sur les lèvres.

— Merci pour la protection, murmura-t-elle avec gratitude.

Un courant d’air léger parcourut la pièce, comme un soupir satisfait. Le Domovoï ne répondit pas. Il n’avait jamais eu besoin de mots pour veiller sur elle.